[LGA] Vers la résilience alimentaire

A l’occasion des municipales, l’association Les Greniers d’Abondance sort sa première publication, le guide « Vers la résilience alimentaire » qui offre un panorama complet des stratégies que les collectivités locales peuvent mettre en oeuvre pour atteindre la résilience alimentaire de leur territoire.

5 risques majeurs pour l’approvisionnement alimentaire

Très classiquement, mais de manière fort éloquente et détaillée, le rapport s’attarde sur toutes les crises qui menacent les territoires locaux et dont leur approvisionnement alimentaire

  • Le changement climatique, avec notamment les phénomènes météorologiques extrêmes et les sécheresses
  • l’effondrement de la biodiversité suite à l’homogénéisation des cultures, l’usage massif de pesticide et le labour trop profond et fréquent, ce qui menace les pollinisateurs et la faune des sols.
  • La dégradation des sols suite à leur artificialisation ou leur érosion, voire suite à une pollution ou au tassement causé par le passage répété des engins agricoles
  • la pénurie des ressources énergétiques et minières, qui menace directement l’approvisionnement des machines, la fabrication des intrants et la chaine de distribution des produits
  • l’instabilité économique et politique, qui risque de pousser à la faillite les exploitants surendettés, d’autant plus qu’ils sont dépendant des subventions, ce qui pourrait pousser le cours des produits agricoles vers le haut.

Dès lors, vu tous ces risques, qui apparaissent de moins en moins improbable, le rapport appelle à l’élaboration d’une résilience alimentaire locale, caractérisée par sa recherche de la diversité des cultures, l’autonomie des exploitations, la modularité des exploitations, la redondance des sytèmes mis en oeuvre ainsi que la cohésion de la population.

En effet les collectivités locales doivent porter cette résilience alimentaire, alors qu’elles ont été progressivement déchargées de la responsabilité de approvisionnement alimentaire. Elles ont pourtant les compétences nécessaires pour y remédier et sont les seules à même de porter ces changements dans leurs territoires. Et ce d’autant plus qu’il est vital de ne faire l’impasse sur aucun des risques exposés, sous peine sinon de s’exposer à des conséquences catastrophiques.


Les outils du changement

11 leviers d’action sont ainsi définis, tout en considérant qu’ils ne peuvent pas forcément être appliqués tels quels, chaque territoire étant différent. Entre parenthèses, nous ajoutons quelques points saillants de ces propositions, sans exhaustivité.

  • L’augmentation de la population agricole (diagnostic des cessions, accompagnement des porteurs de projet)
  • la préservation des terrains agricoles (limitation de l’étalement urbain, construction neuve sur des terrains déjà utilisés, stricte compensation en vue du zéro artificialisation nette)
  • augmentation de l’autonomie des fermes (coopératives d’usage du matériel agricole, soutien aux artisans fabricant de matériel agricole, autoproduction énergétique)
  • promotion de la diversité des semences (soutien à l’installation de semenciers, structuration des filières, etc.)
  • gestion intégrée de l’eau (promotion de l’assolement, économies d’eau, réusage des eaux usées des stations d’épuration)
  • tendre vers une agriculture nourricière (diagnostic, soutien via les marchés publics, agriculture et autoproduction urbaine)
  • soutenir l’agroécologie (accompagnement à la transition vers l’agriculture bio, filière bois-énergie)
  • favoriser le stockage et la production locale (diagnostiquer l’existant, contractualiser via les marchés publics, créer une marque locale, etc.)
  • mettre en oeuvre des circuits cours (créer des plateformes mutualisées, des épiceries, gérer la logistique du dernier kilomètre)
  • augmenter la part de nourriture végétale (former les cuisiniers, limiter le gaspillage alimentaire, sensibiliser la population, promouvoir la qualité locale à la quantité de viande)
  • recycler les nutriments (toilettes sèches, gestion des biodéchets)

Conclusion

Chaque levier peut susciter des objections et des obstacles qui sont traités à chaque point, orientés de manière à s’adresser aux élus, tout en considérant l’importance d’associer la population locale pour éviter les écueils et faciliter l’acceptation sociale de certaines mesures. Des leviers qui permettraient également de susciter une pression sociale pour pousser les acteurs agricoles à accepter de changer leurs manières de faire. Une FAQ des principales objections est même prévue à la fin !

Bref, le guide ultime, qui recense même tous les guides spécifiques à chaque thématique pour approfondir le sujet et affiner sa méthode. Ce qui permettra d’assurer à coup sûr le succès de tous ceux qui utiliseront cette publication sur leur propre territoire.

Vous pouvez le télécharger ici.

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Nicolas Falempin

Cadre de la fonction publique territoriale spécialisé en protection de l'environnement.  Mélange droit public, transition écologique et tasses de café pour créer un blog concret sur la transition des territoires.

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