Le manuel de la Transition d’après Rob Hopkins

Rob Hopkins a écrit plusieurs livres traduits en français, qui finalement tournent tous autour du même thème. Bien que complémentaires, ils n’apportent que peu d’inédit les uns par rapport aux autres. Le manuel de la transition reste son ouvrage principal.

  • Manuel de Transition : de la dépendance au pétrole à la résilience locale, Ecosociété, 2010
  • Ils changent le monde ! 1001 initiatives de transition écologique, Le seuil, 2014
  • Le Pouvoir d’agir ensemble, ici et maintenant, avec Lionel Astruc (entretiens) Actes Sud, 2015

Rob Hopkins a enseigné la permaculture à l’université en Irlande pendant dix ans. Cette expérience a été fondatrice pour lui de son déclic sur la transition, en imaginant ce qu’il se passerait en cas de pénurie de pétrole en ville. A partir de là, avec ses étudiants, il imagine comment organiser la résilience locale pour nourrir la population malgré l’arrêt de l’approvisionnement des supermarchés et conçoit un plan de transformation de l’agriculture locale sur plusieurs dizaines d’années : la transition était née.

De retour en Angleterre, il fonde un groupe de réflexion sur le sujet qui suscite des débats sur l’adaptation au changement climatique et imagine rapidement, au sein de groupes organisés de manière démocratique, des projets pour prévenir la désorganisation que pourrait susciter un effondrement de la société du fait de ces crises : monnaies locales, production d’énergies renouvelables, consommation alimentaire locale, diffusion des savoirs et compétences, soutien financier par la communauté aux initiatives économiques émergentes, etc. En quelques années, il structure une vaste organisation qui se diffuse à travers le monde grâce à ses vidéos, son blog et son célèbre manuel, où – tel un Alinsky de la transition – il énonce les méthodes clés pour fonder et consolider des groupes autonomes, pouvant fonctionner sans argent, et pourtant capable d’agir, de convaincre des élus et de s’agrandir.

S’organiser pour agir localement

Son deuxième ouvrage, dans la continuité du film Demain dans lequel il apparait, permet de découvrir de nombreux exemples de projets pouvant servir un projet de transition écologique municipal, tandis que le troisième est un entretien où il raconte comment a démarré le mouvement de la transition depuis la perspective individuelle de son initiateur.

Ses ouvrages – ou plutôt sa méthode – ne sont pas exempts de critique. Elle fait en effet la part belle à l’action individuelle – terreau idéal pour la collapsologie – et semble évacuer la question du changement des structures collectives. Certes les groupes peuvent mettre en place des alternatives, soutenir des initiatives économiques, mais ne sont pas encouragés à faire de la politique. Les élus y apparaissent comme devant être convaincus par la force de conviction et la capacité à mettre en oeuvre sans argent les projets utiles à la communauté, de manière à pouvoir ensuite demander reconnaissance institutionnelle et si possible subvention. Cette philosophie colle parfaitement au mouvement colibris en France, où chacun fait sa part, mais n’essaie pas de voir si certains tentent de gruger ou ne mettent pas en place des solutions plus ambitieuses.

Le guide de la résilience alimentaire découle directement des travaux de Rob Hopkins.

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Nicolas Falempin

Cadre de la fonction publique territoriale spécialisé en protection de l'environnement.  Mélange droit public, transition écologique et tasses de café pour créer un blog concret sur la transition des territoires.

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