No Impact Man

C’est un peu par hasard que Colin Beavan, l’écrivain américain à l’origine de l’expérience No Impact Man, s’est lancé le défi de minimiser autant que possible son impact écologique. Il décide ainsi d’agir sur ses déchets, sa consommation de biens et de fluides, ainsi que sa mobilité.

Le pionnier de la transition individuelle

Rien que de très classique en somme, mais nous sommes en 2008, aux Etats-Unis, un pays que nous associons tous dans notre esprit au gaspillage, à la démesure et à l’insouciance écologique en général. Et pour cause ! Durant son année, il raconte être littéralement passé pour un extraterrestre dans cette société qui, si elle commence à prendre conscience du péril climatique. D’autant qu’elle ne mets pas en place la moindre mesure pour améliorer la situation. Parmi les solutions que propose l’auteur, nous trouvons ainsi

  • Le zéro déchet (achat en vrac, gourde et tasse, bocal, sac en tissu, etc)
  • le lombricompostage des déchets de cuisine
  • l’utilisation de lingettes lavables pour les toilettes et de couches lavables pour le bébé
  • la confection de produits ménagers et cosmétiques
  • un moratoire sur les achats neufs
  • la suppression de la télévision
  • l’instauration d’une distance de 400km pour la provenance des produits, si possibles bio (mais le label américain n’est pas fiable)
  • la diminution de la consommation d’eau
  • l’arrêt de la consommation électrique, sauf par le biais d’un panneau solaire
  • le recours au vélo pour les déplacements extérieurs, aux escaliers pour grimper dans les immeubles
  • le moratoire sur les déplacements en avion

Parfois, il fait l’impasse sur certains sujets comme la consommation de viande ou l’urbanisme, mais offre à voir une prise de conscience assez spectaculaire sur l’impact que nous pouvons avoir, à notre insu presque, sur le monde et sur la société à laquelle nous appartenons, en imaginant par ses choix un mode de vie plus enviable, car prenant du recul vis à vis de la société hyper technique qui nous entoure.

Les individus sans impact ni influence

Finalement, il précède de dix ans le livre la famille en transition de jeremie pichon. Tout comme lui, il évite le sujet de l’action collective, qui l’a déçu avoue-t-il, pour préférer le changement à l’échelle individuelle. Pourtant, indépentant, vivant dans une mégapole, avec une coupure d’électricité pendant l’été et l’automne (donc en évitant le froid) et avec un couple aux revenus enviables, il ne fait qu’agiter le stéréotype de l’écolo bobo. Car son exemple n’est pas reproductible par les classes laborieuses des villes moyennes et rurales.

En ce sens, No impact Man, aussi enthousiasmant et intéressant soit-il dans sa lecture, est un échec. Il réduit la baisse de son impact écologique à un loisir de riche. Pour autant il refuse d’admettre l’organisation collective pour atteindre les changements d’échelle nécessaires pour engager la transition dans toutes les strates de la société. C’est pourtant la seule piste pour éviter des sacrifices trop lourds pour les individus.

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Nicolas Falempin

Cadre de la fonction publique territoriale spécialisé en protection de l'environnement.  Mélange droit public, transition écologique et tasses de café pour créer un blog concret sur la transition des territoires.

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