Carbone4 : Faire sa part ou agir ensemble ?

Carbone4 est l’un des bureau d’étude qui a contribué à l’émergence de la question climatique en France. Dans cette étude, Carbone4 montre que faire sa part individuellement pour réduire l’empreinte carbone française n’est pas une solution viable. Le gros des émissions vient de la manière dont le système est organisé. Les écogestes n’ont qu’une influence marginale en la matière.

Par exemple, dans le schéma ci-dessus, les auteurs calculent la réduction individuelle maximale. Au mieux, des individus très motivés peuvent espérer réduire leur empreinte carbone de 4.7T de co2. Il est d’ailleurs important qu’il s’agit d’une moyenne. Certains vous diront sans doute qu’il font mieux (c’est d’ailleurs mon cas). C’est un calcul de ce que les français pourraient espérer faire seuls. Mais ce calcul suppose de forts investissements financiers dans la rénovation énergétique et la mobilité bas carbone. De plus, ils imaginent un végétarisme total. Ce qui est incompatible avec une transition solidaire, du moins si l’état ne soutient pas.

Ainsi, le second graphique offre une vision plus réaliste des efforts individuels. Plus de covoiturage et de vélo, moins de viande, plus de seconde main et une meilleure chaudière constituent des éléments faciles à mettre en oeuvre. Il n’est plus besoin de sacrifice personnel démesuré mais d’une juste répartition des tâches. Oui nous pouvons nous responsabiliser, mais autant éviter de nous tenter dans ce cas. Ce sont aux industries et aux pouvoirs publics de porter le plus lourd fardeau.

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Changer le système, pas le climat.

Cette étude m’a ainsi profondément influencé à sa sortie. En effet, avec 11.2T de co2/an, l’effort de réduction à faire est considérable. Nous devons réduire de 9 tonnes nos émissions annuelles pour atteindre la neutralité carbone. Sans cela, nous continuerons – en France — à émettre plus que ce que nous captons. Il n’est pas possible dans une société écologiquement durable de vivre en déficit. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire quand tout vous incite à acheter, polluer, jeter et recommencer.

Or, si je savais intuitivement qu’il était immoral de demander le gros des efforts aux individus, je ne savais pas comment le calculer. L’étude de carbone4 « Faire sa part » a pallié cette lacune. Dès lors, la responsabilité de l’état dans l’inaction climatique apparaît clairement au regard des possibilités respectives. C’est à l’état, et aux collectivités locales, de soutenir le changement de pratiques par la réglementation et de meilleures infrastructures. Sans cela, même la bonne volonté restera vaine.

Vous pouvez télécharger l’étude ici.

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Nicolas Falempin

Cadre de la fonction publique territoriale spécialisé en protection de l'environnement.  Mélange droit public, transition écologique et tasses de café pour créer un blog concret sur la transition des territoires.

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