[Ademe] Comparaison rénovation énergétique et construction neuve

Vaut il mieux construire directement en neuf ou rénover un bâtiment ancien pour l’occuper ensuite ? Il existe beaucoup d’arguments pour l’un et pour l’autre, mais ici l’Ademe s’est placé sur le plan des ressources consommées et des déchets générés, et ce dans un exercice de prospective à 30 ans.

Sans surprise, l’agence estime que la rénovation est moins coûteuse en ressource, pour un rapport allant jusqu’à 1 à 40 (de 0.03T à 1.2T/m²) pour les maisons individuelles, 1 à 80 (0.02 à 1.6T/m²) pour les habitats collectifs. C’est évidemment un ordre de grandeur qui peut varier selon de nombreux paramètres qui sont exposés dans les documents.

Cette étude offre une typologie de la consommation de ressources en fonction de la nature du bâtiment, montrant clairement que l’habitat individuel diffus de type lotissement est le plus consommateur de ressources et est à proscrire en vue d’économiser des matériaux, qui sont de plus en plus rares. Songeons que la pénurie de sable, qui représente environ 30% du total des matériaux employés pour une construction neuve, est en voie de raréfaction ! Pour le béton, il faut du sable assez gros, tandis que pour le verre, il doit contenir peu d’oxyde de fer, ce qui n’est pas le cas du sable du Sahara par exemple.

Elle creuse même un peu plus le sujet en distinguant tous les matériaux nécessaires entre la construction et la rénovation, ce qui lui permet ensuite de mener une comparaison entre deux filières distinctes : celle du business as usual (on ne change rien) et celle du bois et des biosourcés, considérant pour la rénovations que tous les matériaux ne se valent pas. Une comparaison qui montre d’ailleurs qu’en l’état actuel des connaissances, il ne faut pas s’attendre à un bouleversement dans les techniques de construction.

Dans l’optique d’une rénovation massive se pose également la question de la gestion des déchets, puisqu’il faudra ainsi retirer des dizaines de millions de menuiseries de portes, volets et fenêtres pour mener ce chantier titanesque à bien.

Cette prospective offre ainsi des perspectives intéressantes pour structurer des filières et planifier des appels à projets, en fonction évidemment de la volonté politique derrière.

Le lien vers l’étude complète ici

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Nicolas Falempin

Cadre de la fonction publique territoriale spécialisé en protection de l'environnement.  Mélange droit public, transition écologique et tasses de café pour créer un blog concret sur la transition des territoires.

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