Face à l’effondrement, si j’étais maire ? – SOS Maires

Quand j’ai aperçu ce livre en rayon en septembre 2019, j’ai su que c’était le genre de livres que je cherchais. Un livre qui se met à la place du maire pour engager la transition écologique locale. Qui plus est porté par une association nommée SOS Maires. Le genre de guide qui permet de réaliser concrètement le monde auquel nous aspirons. Je me trompais.

Cet ouvrage a été écrit par deux personnes : André-Jacques Holbecq et Alexandre Boisson. Le premier, spécialisé en économie, a écrit la première moitié sur les risques systémiques. Tandis que le second – plutôt axé sécurité – s’est penché sur la nécessité de la résilience locale.

Un effondrement futur à anticiper

L’ouvrage commence par anticiper deux risques d’effondrement. D’une part le risque financier que nous font courir les banques dites systématiques. Ces banques spéculent, facilitent l’évasion fiscale et accordent des prêts risqués, autant de facteurs de krach boursier. D’autre part, nous sommes trop dépendant du pétrole, pour lequel nous sommes prêts à guerroyer. Les risques écologiques et climatiques ne sont ici cités qu’en filigrane.

Des situations qui, si elles se produisaient, conduiraient à l’effondrement de nos sociétés. Car, dans une logique de flux tendus, un grain de sable enraie toute la machine. Ils anticipent ainsi des scènes d’émeute, des magasins sans approvisionnement, des villes repliées sur elles mêmes. Ça ressemble un peu à ce que l’excellente série des parasites sur ce thème a montré. Moins à ce qu’on a pu voir en mars, conséquence d’une peur instillée par les films catastrophes plutôt que d’un besoin réel.

Or, comme le rappellent les auteurs. Les Maires ont des outils pour limiter les dégâts. Ils devraient ainsi reprendre le contrôle de l’approvisionnement en eau, de la production alimentaire et électrique, mais aussi anticiper les problèmes de sécurité et de coupure des communications, voire les risques pour la santé, l’hygiène ou l’hébergement des citadins migrant vers la campagne. D’ailleurs, certaines communes comme Ungersheim, Langoüet, Mouans-Sartoux ou Loos en Gohelle se sont lancées sur cette voie à des degrés divers.

Le reste de l’ouvrage fait notamment la publicité d’une société qu’ils ont créée pour siphonner l’argent des riches survivalistes préférant l’individualisme à l’entraide. Par ailleurs quelques idées supplémentaires d’alternatives résilientes sont mentionnées.

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La Grande déception de SOS Maires

Ce livre pointe du doigt deux vérités essentielles. D’une part, les menaces d’effondrement ou du moins de diminution de notre capacité à entretenir notre mode de vie se multiplient, convergent les unes vers les autres, et se renforcent. D’autre part, nos communes ne sont pas prêtes à les surmonter. Nous manquons de résilience alimentaire, énergétique, matérielle, etc.

Hélas, il échoue dans la transposition de son constat en propositions. Il égrène quelques domaines à améliorer, mais se contente surtout de demander à chacun d’alerter son maire sur les lacunes de son Dicrim en  matière de résilience climatique. Alors que ce document ne sert pas à ça. Des erreurs que j’ai constatées également lors d’une table ronde à laquelle il participait.

C’est ce double moment, lecture et rencontre, qui m’a donné envie d’écrire ce blog. Alors en un sens, son objectif de sensibilisation est quand même atteint.  Et si vraiment je devais vous conseiller un rapport liant crise à venir et mesures à mettre en oeuvre rapidement, je vous conseillerai plutôt celui-là. En plus, il est moins cher.

Le site officiel de sosmaires

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Nicolas Falempin

Cadre de la fonction publique territoriale spécialisé en protection de l'environnement.  Mélange droit public, transition écologique et tasses de café pour créer un blog concret sur la transition des territoires.

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