Le revenu de transition écologique – Sophie Swaton

En 2018, Sophie Swaton publiait un premier ouvrage théorique sur le concept de revenu de transition écologique. Elle complète ce premier opus avec un second plus pratique sur les modalités de mise en oeuvre.

En deux ans, des expérimentations se sont lancées en France, ce qui change les choses. Cela est notamment dû au succès du dispositif territoire zéro chômeur de longue durée. Celui-ci offre ainsi un cadre proactif de réinsertion professionnelle par la création d’une activité. Ainsi la commune de Grande-Synthe a lancé son expérimentation il y a quelques semaines par exemple.

Un modèle de développement économique local harmonieux

Le revenu de la transition écologique se base sur la coopération. D’une part l’homme doit coopérer avec la nature, est un maillon de l’écosystème. D’autre part les hommes coopèrent entre eux, s’entraident pour mieux résister aux crises. Dès lors, l’organisation sous forme de coopérative est indissociable de la transition écologique. C’est la forme naturelle de structuration pour mener des projets respectant l’humain et la nature.

Il s’agit de ce fait de reproduire le fonctionnement d’une Coopérative d’Activité et d’Emploi appliqué à la transition écologique. Ce serait donc une coopérative de la transition écologique. Les individus seraient salariés de la CTE, bénéficieraient d’un accompagnement et de formations, en oeuvrant au sein d’une structure démocratique. De la sorte, ils pourraient trouver leur modèle économique progressivement, prendre le temps de progresser. L’idée est de redéfinir ce que nous appelons rentabilité, puisqu’il n’y a pas profit si la nature en souffre. D’ailleurs, en tant que coopérative, le salaire n’est pas proportionnel à la contribution individuelle. Il s’agit de mutualiser pertes et profits, matériel et compétences, pour avancer ensemble.

source : lapenseeecologique.com

D’autant qu’adossée à une collectivité locale, la CTE peut prendre en charge des activités impossibles autrement. Cela permettrait de repenser la gestion des déchets, la mobilité durable, l’alimentation de proximité, entre autres perspectives.

Le revenu de transition écologique pour améliorer la société

La perspective de pouvoir prendre en charge ce type de prestations est véritablement enthousiasmante. Il s’agit vraiment d’appliquer la transition écologique, de proposer des services qui ne génèrent pas forcément d’énormes profits financiers mais élèvent les membres de la communauté.

Cela est d’autant plus pertinent qu’il s’agit d’un outil permettant de redynamiser l’économie locale. En effet, le revenu de la transition écologique se prête bien à la mise en place d’une monnaie locale. Ou encore, une partie du revenu peut se faire en services rendus par d’autres membres de la coopératives. Et comme les activités ne sont pas délocalisables, y investir constitue un formidable multiplicateur keynésien pour une collectivité locale, et un atout pour la résilience du territoire. En quelque sorte, grâce à ce surcroit d’activité, les recettes fiscales possibles permettraient peut être de compenser la mise de départ.

C’est d’ailleurs la cohérence de cette proposition qui m’a convaincu de l’intégrer immédiatement dans le livre blanc de la transition écologique. Ancien militant actif du Mouvement Français pour un Revenu de Base, découragé par les limites des modèles, je retrouve dans le RTE certaines de mes réflexions. Le revenu de la transition écologique permet d’envisager autrement la transition du travail hyper industrialisé vers une forme d’emploi plus durable.

Acheter l’ouvrage sur le site de l’éditeur

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Nicolas Falempin

Cadre de la fonction publique territoriale spécialisé en protection de l'environnement.  Mélange droit public, transition écologique et tasses de café pour créer un blog concret sur la transition des territoires.

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